Photo JL Benoit © Collection du Prince Rainier - Monaco

 

La légende FERRARI

Rétrospective sur cette marque prestigieuse - Première partie, les débuts de Enzo FERRARI et de la Scudéria

J.L.B.Infos

 

La marque Ferrari est certainement celle qui a fait parler le plus.

L'histoire du Cheval Cabré entouré de jaune et rouge est connue du monde entier depuis la naissance d'Enzo en 1898 à Modène (Italie).

Enzo FERRARI, Pilote, puis Directeur d'Ecurie : De la perséverance !

Son père Alfredo travaille alors dans un atelier jouxtant la maison familiale en banlieue pour la compagnie ferroviaire nationale, employant jusqu'à 30 personnes et en assumant tout de A à Z jusqu'à la commercialistation de ses produits.

Il vit son enfance avec son frère Alfredo junior, et commence quelques piges sportives de football pour "la Gazetta dello Sport", mais rêve d'être pilote automobile.

En 1916 il est privé de son frère et de son père, disparus à quelques mois d'intervalle et se retourve seul. Il demande à intégrer Fiat mais sans suite. Dans ses déplacements, il retrouve souvent des gens tournés vers la compétition. Il est chargé d'amener des chassis à transformer pour une petite entreprise de Turin à Milan. Les véhicules de la Costruzioni Meccaniche Nationale (CMN) reconvertissent des véhicules militaires en véhicules civils. Son rêve commence le 5 octobre 1919 à la course de côte de Parma-Poggio di Bercetta au volant d'une CMN n° 29 sans carrosserie. Il finit 4ème de la catégorie 3 l, le vainqueur est Antonio ASCARI sur Fiat Grand Prix 1914.

Ensuite, il participe toujours sur CMN à la Targa Florio. Le premier sera André BOILOT. Il termine 9ème avec une horde de loups durant cette première épreuve d'après guerre. Un an plus tard en 1920 il repart à la Targa Florio sur Alfa Roméo, pilote d'usine, et termine 2ème derrière NAZZARO sur Meregalli. Il sera ensuite coéquipier de Giuseppe CAMPARI sur la P2 Alfa Roméo (8 cylindres à compresseur), concurrente des redoutables Mercedes. En 1923 il remporte une victoire sur le circuit del Savio à Ravenne. Il cotoit Francesco BARACCA, as de la chasse italienne, et la mère de ce dernier, comtesse, lui fait don l'emblème qui ornait l'avion de son fils après qu'il se soit tué en Autriche : Le cheval cabré va alors accompagner ses voitures de course, la Scuderia Ferrari, sur de nombreuses routes.

Les premières heures de la Scuderia Ferrari

En 1929 il quitte Alfa Roméo pour réapparaitre à la tête de la nouvelle écurie Alfa, l'usine se séparant pour des raisons financières de son équipe d'usine. Séparé de la marque, c'est là qu'il reçoit le titre de Scuderia et l'emblème du Cheval Cabré à Modène. Il aura vite les meilleurs pilotes du monde comme Tazio NUVOLARI, Guiuseppe CAMPARI, Louis CHIRON, Guy MOLL, Luigi FAGIOLI et Achille VARZI, remportant de nombreuses épreuves dont la Targa FLorio, les Mille Miglia, les 24 h du Mans. Alfa est nationalisé en 1933 et la Scuderia Ferrari impose la marque en compétition. En 1939 il fonde Auto Avio Costruzioni et la 815 qui participera en 1945 au circuit de Brescia-Cremone-Vérone (version écourtée des Mille Miglia), remporté par BMW. Il a alors du mal à tenir l'engagement d'une durée de 4 ans avec Alfa de ne pas créer de voiture à son nom. Alberto MASSIMINO ancien technicien motoriste de Alfa Roméo conçoit cette voiture financée par le marquis Lotario Rangoni MACHIAVELLI sur une base de double moteur Fiat 4 cylindres à culbuteurs et un 8 cylindres en ligne rappelant l'Alfetta de grand prix et la 158. Alberto ASCARI, fils du champion Antonio ASCARI, défendra les couleurs d'Enzo avec MACHIAVELLI jusqu'en 1947.

Les premières Ferrari furent produites en 1940 mais ne portèrent pas tout de suite ce nom. En 1943 c'est l'aménagement à Maranello à 32 km de Bologne, la marque A.A.C. construit également des petits moteurs d'avion, employant une centaine de personnes. En 1945, Enzo envisage son avenir comme constructeur et directeur de l'écurie Ferrari tout en gardant son ancienne raison sociale jusqu'à sa réorganisation avec la Societa Esercizio Fabbriche Automobili e Corse ou SEFAC en 1960.

La première Ferrari est la 125, un 12 cylindres de 1.5 l en mars 1947. Elle apparait sous un aspect familial, puis une barchetta de 1950 V12 de 2 l carrosserie Touring sous le numéro 166 MM. La première victoire remonte à mai 1947 sur la 125 Sport V12 de 1,5 L à Plaisance, dans le Nord de l'Italie. Une version 166 Sport de 90 ch est un modèle client qui va financer les voitures de course, dévoilée en 1948 au salon de Turin, première présentation officielle de la marque avec son modèle "course-client" habillé par Touring.

En 1948 la 166 de 2 L avec BIONDETTI remporte les Mille Miglia sur une barquette équipée d'un compresseur et la Targa Florio, idem en 1949 avec en prime les 24 h du Mans avec CHINETTI-SELSDON. En 1950 le V12 Colombo augmenté à 2.3 l alimente la série 195 S 135 cv dont le profil arrière se rertrouvera aussi sur la MGB GT en Angleterre. Giocchino COLOMBO quitte alors la marque après une douzaine d'années de collaboration. C'est Aurielo LAMPREDI qui lui succcèdera faisant évoluer les modèles 125 F1 de 1948-1950. Avec la 166 spider Corse il remporte un succès avec Briggs CUNNINCHAM en 1949, une victoire à Watkins Glen et pour Enzo Ferrari c'est Silverstone le 14.7.51 qui va être déclencheur avec la victoire de GONZALES sur la Ferrari 4.5 L devant l'Alfa Roméo 159. Les Ferrari prennent alors les meilleures places du championnat F2 (5 victoires avec VILLORSEI, ASCARI et VALLONE) puis 6 victoires sur six en 1950.

Photo JL Benoit © Une Ferrari 212 Export de 1951

En 1950, les quatre-cylindres 2 L Mondial puis Testa Rossa (la première du genre) pour les séries 500 puis la Targa Florio et Le Mans pour les 625 en 2.5 L et les 750 Monza en 3 L. Ferrari va la présenter sous différents habillages de carrossiers au salon de Bruxelles en 1951. Ce sera ensuite la 212 Export Berlinette Le Mans de 1951 toujours avec une carrosserie Touring, d'autres berlinettes Vignale, puis le spider 225 sport de 1952.

Des Ferrari 250 à la 275 GTB

La marque va s'exporter vers les Etats Unis avec un volant à gauche. Elle sera champion du monde avec Alberto ASCARI. Après les séries 159 et 166, viendront ensuite les 250, la MM en 1953 puis la GT à chassis court distribuée par Maranello Concessionnaires en 1960, avec un V12 développant plus de 3 L de cylindrée : Cabriolet sport, sport-prototype au championnat du monde, l'essor va faire changer d'échelle la marque et sa production.

Photo JL Benoit © Une Ferrari 275 GTB

La victoire au Mille Miglia 1952 d'une MM à trois carburateurs Weber 240 cv n'est pas étrangère au succès face aux 300 SL Mercedes, suivie par le lancement au salon de Paris du modèle client. La Ferrari Europa en 1953 développe 2963 cm3 avec le développement du V12 par LAMPREDI sur une carrosserie Pinin FARINA. Une sous traitance due à la surproduction aura lieu avec Mario Boano Carrozzeria pour 80 modèles avant qu'il ne rejoigne Fiat pour la direction du style.

En 1954 avec la reprise du championnat du monde F1, Enzo laisse quelque peu de côté la F2. Daytona, Indy, Indianapolis feront partie du programme de l'usine et du service compétition aux Etats Unis. En 1955 la Monza 860 remporte un doublé à Sebring, la Testa Rossa remportant la Targa Florio, Sebring, Le Mans et Buenos Aires. BOANO effectuera une présentation du modèle 250 GT à Genève au salon 1956. Cette année là sort au salon de Paris la Superfast, modèles 400 évoluant jusqu'en 1965 des modèles 500 en coupé 2 portes.

Photos JL Benoit © Ferrari 250 GT Europa 1954 et 250 Berlinetta

On relève par exemple de beaux modèles comme la 375 MM spider de 1953 de l'équipage IBANEZ-VALIENTE de 4,5 l en compétition, des routières comme les 400 et 410 Superamerica de 1959-1963, coupés 2 portes, développant 380 cv pour 5 L de cylindrée, la 330 GT de 1966 coupé 2+2. Tous les modèles sont numérotés. On ne saurait oublier le Tour de France 1956 avec une nouvelle 250 avec le succès du comte Alfonso de PORTAGO en GT, puis la GT SWBB plus courte que la Tour de France dessinée par Pinin FARINA.

La compétition avec le Grand Tourisme et la Formule 1

Certaines versions atteindront les 300 cv sur la "hot-rod SEFAC" de 1961. En 1957 on découvre le spider Competizione avec freins à disque Dunlop sous l'impulsion du pilote de formule 1 Ferrari, Peter COLLINS. En 1959 on retrouve un modèle plus large, le 250 chassis long spider California, importé aux U.S.A. par Luigi CHINETTI et sur la côte Ouest par John von NEUMANN. Leurs impulsions vont faire évoluer la marque d'un 250 cv vers un 280 ch à amortisseurs télescopiques et overdrive sur une boite à 4 rapports jusqu'en 1963. Le Sports Car Club of America le classe en Sport Modifiés au lieu de GT. Ne pas oublier la GTE à 4 portes en 1960 dont l'avant inspirera la 404 coupé Peugeot, la 365 GTC de 1969 et les 250 GT Berlinetta Lusso construite de 1962 à 1964.

En 1964 avec trois modèles John SURTEES remporte le titre mondial avec Ferrari (156 monocoque V6, 158 monocoque à moteur V8, 412 F1 12 cyl à plat). Mythique, le coupé 275 GTB de 1965 va marquer son temps. Ce seront ensuite les 455 GTB et GTS construites entre 1964-1966 puis l'époque des Daytona, toutes produites en série dans différentes teintes : Gris bleu, rouge, jaune jusqu'en 1974. Un grand pas de franchi avec la Berlinetta speciale de Pininfarina de 1965 exposée au salon de Paris alors qu'au Mans s'impose la Ferrari 275 LM N° 21 avec Masten GREGORY et Jochen RINDT.

Photos JL Benoit © Ferrari 250 KM de 1965

La même année la marque perd le championnat GT au profit de Caroll SHELBY. Elle s'essayera en 1966 au championnat CANAM à Indianapolis avec des cylindrées de 7 L mais en vain. Des Porsche turbocompressées développement alors + 1000 ch. En 1968 Jacky ICKX renoue avec la victoire en F1 au grand prix de France sur une 312 F1 et au Canada, Autriche et Mexique, réussissant la 2ème place du championnat. Ferrari ne gagnera que trois épreuves les trois années suivantes avec ICKX et ANDRETTI.

La Dino 206 Competizione aux portes papillon (rappelant la Carrera 6 Porsche) de 1967 avec son bouchon de remplissage apparent et les roues à serrage central, fait apparaitre des carrosseries "tout alliage léger" alors que la 166 F2 brille chez Fiat en course. C'est donc Ferrari qui lance la voiture du même nom pour la route. La Dino 246 GTS de 1973 sort de l'usine Scaglietti et s'affirme d'elle même. Ce sera surtout la grande série en hommage au fils d'Enzo décédé le 30.06.56 qui a tant attristé le commandatore. Le V6 de course du même nom va porter un grand crédit à la marque italienne.

Ferrari... et la moto

Maserati, beaucoup l'ignorent, a aussi construit quelques motos, les spécialistes d'italiennes sauront vous le dire... ! Saviez-vous que Ferrari aussi ? Comme cette Ferrari 900 DOHC trouvée sur le stand Phil Cotton Classic Motorcycles découverte au 2ème Historic Motorsport Show de Stone-Leigh près de Coventry en Angleterre... Il faut dire que celle-ci est un modèle unique. Il a été construit avec l'autorisation de la marque par Kay Engineering en hommage à Enzo FERRARI et a nécessité cinq années pour concrêtiser cette réalisation en 1997. Son propriétaire en voulait en 2006 plus de 350000 € !

Retrouvez plus d'infos sur nos pages spéciales Maserati

Voir la suite du reportage avec notre page spéciale sur l'historique de la marque

et les grandes heures des années 1970

Voir la rétrospective DELAHAYE au salon du cabriolet et du coupé de Paris 2006

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